Les responsables de formation entreprise et formations professionnelles se tournent de plus en plus vers le serious game. Cette modalité pédagogique de divertissement a plus de succès auprès des apprenants. Non seulement, le jeu sérieux se révèle attractif, mais il s’avère aussi efficace pour l’acquisition et le développement des compétences professionnelles.

Ceci dit, peu de RH connaissent toutes les dimensions du serious game. Son application est plus étendue qu’il ne paraît. Il convient à différents types d’entreprise, et peut s’adapter en fonction des besoins des apprenants.

  • C’est quoi le serious game ?
  • Quelles sont ses dimensions ?
  • À qui s’adresse-t-il ?
  • Comment l’organiser ?

Dans ce guide découvrez l’essentiel à savoir sur le serious game dans un projet de formation interne.

Qu’est-ce que le serious game ?

Comme son nom l’indique, le serious game, ou jeu sérieux en français, est un jeu qui vise à aborder des thématiques beaucoup plus sérieuses comme l’éducation ou la sensibilisation. C’est ce qu’on appelle, la gamification de la formation. Le serious game se présente sous la forme de jeu vidéo avec des scénarios ludiques incluant les modules d’une formation pour adultes ou jeunes.

Les programmes de formation par le biais du jeu englobent tous les supports pédagogiques informatiques qui visent au divertissement et à l’apprentissage. Le groupe peut s’en servir pour s’entraîner à gérer un projet, résoudre des problèmes, manager une équipe, etc. Les apprenants utilisent des outils numériques comme des ordinateurs, des tablettes ou des smartphones pour la pratique.

Quelles sont les dimensions du serious game ?

Cette modalité de formation sur mesure permet d’élargir les horizons de l’apprentissage :

  1. La dimension informative permet à l’apprenant de recevoir un message précis, en rapport avec son métier ou la vie de l’entreprise. Le jeu sérieux l’aide à étendre sa culture générale de façon ludique.
  2. La dimension éducative aide le stagiaire à apprendre et à acquérir de nouvelles compétences. C’est l’âme même du serious game. Elle lui permet d’expérimenter son métier, sans peur de sanction ni de conséquences réelles. C’est un excellent moyen de s’entraîner en dehors des heures de travail.
  3. La dimension persuasive relève surtout de la motivation de l’employé à poursuivre le serious game. Sa réussite repose sur la qualité des supports ludiques et pédagogiques. Le learning manager se doit de proposer des contenus attractifs avec de beaux graphismes, vidéos et sons.

Quels sont les types de serious game ?

Il existe différents types de serious game en fonction des objectifs des modules de formation :

  • Serious game informative

Il n’aborde que la dimension informative du concept. Les formateurs vont concevoir une formation dans un but purement théorique. En général, ce n’est qu’une première étape dans le processus d’apprentissage. L’apprenant apprend les bases du module pour avoir les bons bagages pour la suite.

  • Serious game d’entraînement

Les stagiaires passent à la mise en pratique des connaissances acquises antérieurement. Ils feront des simulations dans un cadre sérieux et professionnel. Ils doivent faire appel à leurs facultés cognitives et motrices, et parfois à leur dextérité.

  • Serious game de formation ou le learning game.

C’est un jeu pédagogique plutôt technique. Il a pour objectif de développer les compétences de l’apprenant.

Quel est l’objectif du serious game ?

L’objectif principal du serious game est de permettre aux apprenants d’apprendre en jouant. Il démocratise également le concept du « learning by doing », sans prendre trop de risques dans les erreurs. Ses enjeux sont élevés, car des études ont prouvé que les apprenants retiennent 6 fois mieux lorsqu’ils expérimentent ce qu’ils apprennent.

La pratique et les exercices

La théorie est incontournable dans la formation professionnelle. Toutefois, elle ne suffit plus si l’entreprise espère avoir des agents opérationnels. Certains métiers exigent plusieurs démonstrations et essais avant de certifier l’aptitude d’une personne à l’exercer de manière autonome. Par ailleurs, la pratique peut se révéler coûteuse, et parfois dangereuse. La mise en place d’un support ludique peut résoudre ce détail.

L’engagement et la motivation des employés

Le serious game est une autre manière de se divertir. Il stimule aussi les capacités cognitives des apprenants. Ces deux qualités combinées encouragent la motivation et l’implication des employés à développer leurs compétences. Les jeux pédagogiques font appel à la créativité et favorisent la curiosité de chacun. De plus, les participants n’ont pas l’impression de fournir des efforts.

La cohésion des équipes

Le jeu sérieux présente un grand enjeu sur le plan collectif. La majorité des serious game sont des jeux collectifs. En effet, ce concept efface toutes les différences entre les personnes : âges, ethnies, compétences, etc. C’est ainsi que le jeu pédagogique dynamise la cohésion d’équipe. Il amène les groupes à échanger pendant les exercices pour résoudre facilement les énigmes.

La marque employeur

Si la formation en entreprise elle-même permet d’améliorer l’image de marque employeur, le serious game y parvient encore plus. Il apporte une image plus moderne à l’entreprise, ce que recherchent les nouveaux talents. L’apprentissage par le jeu facilite l’intégration des nouveaux recrutés ainsi que la fidélisation des meilleurs éléments. Il favorise un environnement de travail agréable et propice à l’évolution collective.

Le serious game, c’est pour qui ?

Les jeux peuvent être utilisés à des fins de formation pour des personnes de tous âges. Alors, quel est le principal public cible du serious game ?

  • Les militaires
  • Les étudiants en médecine
  • Les jeunes élèves
  • Les entreprises
  • Les organisations

Les militaires

Les militaires sont les premiers à avoir expérimenté le serious game dans les cadres des entraînements. Il faut admettre que leur métier présente de grands risques qui requièrent des mises en situation. Ce sont les pilotes de chasse qui bénéficient de la première simulation virtuelle. Plus tard, toutes les forces armées suivent des séances de serious game pour se préparer au front.

Les étudiants en médecine

Par ailleurs, le serious game est particulièrement apprécié dans le secteur médical. Les étudiants en médecine pratiquent différentes interventions via des jeux ludiques pendant leur parcours pédagogique. Certains chirurgiens expérimentent même une opération complexe avant de le réaliser sur un véritable patient. Ces jeux sérieux en médecine permettent de réduire le taux d’erreurs médicales.

Les jeunes élèves

L’éducation s’oriente aussi de plus en plus vers les jeux sérieux pour les jeunes élèves. En effet, la nouvelle génération passe beaucoup de temps devant les écrans. La création de jeux ludiques permet d’apporter de la valeur pédagogique au divertissement des enfants et des adolescents. C’est un excellent moyen de mettre fin à l’aliénation face aux jeux vidéo vides de sens.

Les employés

En occurrence, le serious game est indispensable pour atteindre les objectifs pédagogiques en entreprise. Il augmente les chances de succès d’un plan de formation. C’est le format le plus rentable et le plus apprécié des employés. De plus, il est possible de l’adapter dans tous les secteurs professionnels. À part les apprentissages périodiques, le serious game peut servir d’animation lors des journées récréatives.

Les organisations

Enfin, le jeu sérieux recèle un puissant pouvoir de persuasion. Il se révèle efficace dans les campagnes de sensibilisation. C’est donc un outil pertinent pour les organisations qui font appel au marketing social. La pédagogie ludique permet de faire passer un message facilement. Il favorise également la réception positive de ce message.

Comment organiser un serious game efficace ?

Le créateur de formation doit suivre quelques étapes importantes pour mettre en place le meilleur serious game pour ses apprenants.

Définir l’objectif de la formation

En premier lieu, la définition d’un objectif de formation claire se révèle capitale. Il va servir de fil conducteur pour toute la suite du processus. L’objectif doit exprimer les compétences à acquérir au cours du jeu pédagogique. Le learning manager doit fixer les indicateurs de performances à soulever. Il faut aussi décider entre les 3 types de jeux sérieux.

Mise en place d’un storytelling

Ensuite, le créateur du jeu doit mettre en place un storytelling pertinent vis-à-vis des apprenants. La mise en situation sérieuse doit leur être familière pour qu’ils puissent s’identifier aisément avec leur environnement de travail. L’immersion dans le monde du jeu doit être aussi naturelle que le retour des employés dans la vie réelle. Il serait plus facile pour eux de mettre en pratique les acquis dans le cadre de leur métier.

Conseil :

Structurer l’histoire autour d’un problème que l’apprenant est susceptible de rencontrer. On peut miser sur des éléments visuels forts, des dialogues intéressants et des rebondissements captivants pour retenir l’attention du public du début à la fin.

Élaborer le mécanisme de jeu

Après, il faut imaginer le mécanisme du jeu. Quel genre de jeu convient le mieux aux apprenants ? Quiz, jeu d’arcade, jeu d’aventure, jeu de plateau, escape game, virtual game, etc. Il faut ensuite définir les règles du jeu. Ils doivent être assez stricts pour favoriser les échecs, car ces derniers sont les meilleurs professeurs. Il faut également mettre en place des systèmes de récompenses comme des points, des badges et des trophées.

Conseil :

Il serait une bonne idée de dresser un classement des joueurs à la fin de chaque partie. Le challenge encourage toujours à se dépasser. Il faut toutefois faire attention à ne pas créer de compétition toxique au sein de l’entreprise.

Mise en place d’une évaluation

La progression est aussi très importante dans la pédagogie par le jeu. Une petite évaluation est de mise pour valider un niveau et passer au niveau supérieur. Le fait de pouvoir débloquer des accessoires et des Joker s’avère aussi une excellente idée pour tenir le joueur en haleine.

Conseil :

Il est possible de créer tous ces jeux sans compétence informatique ni graphique. Pour ce faire, il faut s’aider d’un logiciel auteur, spécialisé dans les serious games. Il y a également les LCMS (Learning Content Management System) qui permettent non seulement de créer le jeu pédagogique, mais aussi de le partager et de gérer le programme de formation. Par ailleurs, une entreprise peut faire appel à un organisme de formation compétent.

Avantages et inconvénients du serious game

AvantagesInconvénients
L’éducation par le jeu peut être pratiquée dans une variété de contextes, comme dans une salle de classe ou au travailLa valeur éducative des jeux peut être remise en question par certaines personnes qui pensent que les méthodes traditionnelles sont plus efficaces.
Le serious game peut aider à favoriser les apprentissagesCertains apprenants peuvent ne pas prendre le jeu au sérieux s’il est joué de manière plus légère
Le processus de développement et conception du jeu peut contribuer à améliorer les capacités de résolution de problèmes et la créativitéLa conception du jeu comme outil de formation peut être complexe et nécessiter des compétences spécialisées
Une approche ludique de la formation peut contribuer à la rendre plus attrayante et intéressante pour les participants
L’utilisation du jeu didactique peut avoir un impact important sur les résultats d’apprentissage