La formation professionnelle continue est un enjeu crucial au sein des économies européennes. Ce dispositif est indispensable pour fournir les compétences requises par différents secteurs. Il joue un grand rôle dans la croissance économique et la compétitivité des entreprises au niveau mondial et régional.

Les politiques européennes sont axées sur la promotion de cette action de formation. Elles incitent ainsi les citoyens à acquérir de nouvelles compétences pour maintenir leur employabilité et leur pertinence sur le marché. Mais aussi, réduire le chômage et se protéger contre les effets de l’automatisation et de la numérisation

L’Union européenne, pour sa part, encourage cette dynamique. Elle fournit un soutien financier aux États membres pour développer leurs systèmes d’éducation et de formation permanente. Elle travaille aussi à harmoniser ces systèmes pour faciliter la mobilité des travailleurs qualifiés à travers l’Europe.

Cet article fait un tout d’horizon de ce qui se pratique en Europe en matière de formation.

Statistiques sur la participation à la formation continue dans les pays européens.

Au sein de l’Union européenne, en moyenne, 45% des personnes âgées de 25-64 ans ont suivi un programme de formation au cours d’une année. Concernant la participation à la formation continue, les données disponibles révèlent une variation d’un pays européen à l’autre.

Une enquête menée par l’Eurostat ressort que 67,4 % des entreprises comptant 10 salariés ou plus ont offert une formation professionnelle continue à leur personnel en 2020. Ce tableau montre les disparités notables entre nos voisins européens.

PaysPart d’entreprises ayant dispensé la formation continue en 2020
Lettonie96,8 %
Suède91,5 %
République tchèque85,9 %
Belgique81,0 %
Portugal76,0 %
Luxembourg76,0 %
Hongrie37,7 %
Grèce17,8 %
Roumanie17,5 %

Les tendances en matière de méthode de formation en Europe

L’Europe offre une variété de méthodes de formation. Parmi ces approches, on distingue le digital learning ou e-learning. Mais, la formation en présentiel reste omniprésente.

On remarque toutefois un engouement accru pour les dispositifs favorisant l’auto-formation. La prescription de contenus e-learning sans tutorat et la mise à disposition de contenus en libre accès gagnent aussi en popularité dans différents pays européens.

Pour ce qui est du digital learning, l’Allemagne se positionne aujourd’hui leader du marché européen dans ce domaine. Le pays enregistre une croissance annuelle constante de 8,5 % dans le domaine de l’apprentissage en ligne.

Notez qu’il s’agit d’une méthode pédagogique axée sur la technologie. Il consiste à dispenser des formations à distance à travers des outils numériques.

Cette méthode offre la flexibilité d’apprendre en tout lieu et à tout moment, avec des composantes synchrones (activité en temps réel, webinaires en direct et classes virtuelles…) et asynchrones (contenus d’apprentissage préenregistrés).

Les formations à distance se déclinent en plusieurs types :

  • Les MOOCs regroupent un catalogue de formation qui accueille un grand nombre d’apprentis (Massive Open Online Course)
  • Les COOCs désignent un service-formation qui s’adresse à un public d’apprenants professionnels restreint (Corporate Open Online Course)
  • Les SPOCs désignent une sorte de formation certifiante avec un accompagnement personnalisé (Small Private Online Course)

Parmi les dispositifs de formation en ligne, le blended learning se distingue comme le plus répandu en Europe. Il combine la formation à distance et les études en présentiel. A rappeler que la formation en présentiel désigne une sorte de formation qui réunit formateurs et stagiaires dans un même espace physique.

Les formations les plus suivies en Europe

Parmi les formations professionnelles les plus recherchées, on constate une forte prédominance des formations métiers. Elles sont essentielles pour acquérir les connaissances et compétences professionnelles nécessaires à l’exercice d’une profession.

On y accède auprès des centres de formation professionnelle, des écoles techniques ou des centres de formation en alternance. Les personnes à la recherche d’emploi constituent une part significative des participants à ces formations pour adultes. Un pourcentage élevé de personnes qui souhaitent changer de métier ou se reconvertir optent également pour ce type de formation.

Après les formations métiers, les domaines de l’hygiène et de la sécurité, ainsi que de l’informatique et de la bureautique, se démarquent également. Ces types de formations attirent de nombreux candidats voulant se perfectionner ou faire évoluer leur situation professionnelle.

Un classement récemment publié met en lumière les filières de formations qualifiantes qui suscitent le plus l’intérêt des Européens menant une vie active :

  • Formation sur la gestion de projet et management
  • Gestion du temps
  • Science du sommeil
  • Formation sur le bien-être au travail
  • Hôtellerie
  • Ingénierie
  • Sanitaire et social, petite enfance, éducateur
  • Art et artisanat
  • Développement des compétences et aptitudes professionnelles

Financement de la formation en Europe

Les approches pour le financement de la formation professionnelle en Europe varient selon les pays. Les implications diffèrent pour les gouvernements, les entreprises et les salariés. Voici un aperçu de la manière dont certains pays européens soutiennent les formations continues de sa main-d’œuvre.

Financement par les entreprises

  • Allemagne : Les entreprises allemandes jouent un rôle majeur dans le financement de la formation professionnelle. En l’absence d’obligations légales strictes, les entreprises et les salariés financement intégralement les actions de formation.
  • Royaume-Uni : Les sociétés britanniques supportent une part importante des coûts de formation en entreprise, avec des aides publiques relativement limitées.

Approche mutualisée

  • Espagne : Les entreprises espagnoles contribuent obligatoirement à un fonds mutualisé pour financer la formation des actifs et des demandeurs d’emploi. Cette contribution est à hauteur de 0.7% de la masse salariale. Elles peuvent ensuite récupérer des frais de formation.
  • Danemark : Le financement de la formation implique une collaboration entre les partenaires sociaux et l’État, avec une contribution notable de l’entreprise.
  • Italie : Une contribution mutualisée par les entreprises de 0,3 % de leur masse salariale. Des chèques formation régionaux financent jusqu’à 75 % des frais de formation, souvent en dehors du temps de travail.

Soutien public

  • Suède : Le financement se fait en collaboration avec les partenaires sociaux, avec un soutien financier de l’État pour les formations courtes.
  • Danemark : L’État et les entreprises financent conjointement les formations professionnelles de courte durée, avec un accent particulier sur les formations métier.

Impact sur la participation et les investissements

Ces différentes approches se traduisent par des taux de participation et d’investissement variables. En Espagne et en Belgique, où des mécanismes obligatoires et mutualisés sont en place, la participation à la formation est élevée.

En revanche, l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec des systèmes moins réglementés, affichent des taux d’engagement plus modestes.

Le cas du Danemark est intrigant. Malgré ses investissements substantiels dans la formation en entreprise, enregistre une participation relativement faible des salariés.

L’Union européenne comme catalyseur du changement

Au-delà des approches nationales, l’Union européenne joue également un rôle crucial dans le soutien à la formation continue. Des enveloppes financières telles que le Fonds Social européen sont disponibles pour encourager la croissance des compétences et le développement professionnel au sein de la région.